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Festival à Schaerbeek

MIMOUNA DÉMOCRATISE LE THÉÂTRE

24 novembre 2022

LE FESTIVAL MIMOUNA SE DÉROULE CE WEEK-END À SCHAERBEEK. AU PROGRAMME : 130 JEUNES D’HORIZONS VARIÉS JOUERONT DANS LES PIÈCES DE THÉÂTRE QU’ILS ONT CRÉÉES. UN PROJET ORGANISÉ PAR LA COMPAGNIE DES NOUVEAUX DISPARUS, AU CŒUR DE LA DÉMOCRATIE CULTURELLE.

Bleu, jaune, violet, orange, rouge, vert… Si vous passez à côté de la friche de l’ancienne gare Josaphat à Schaerbeek, vous avez peut-être été interpellé par toutes ces couleurs. Ce sont celles des caravanes et chapiteaux de la compagnie des Nouveaux disparus. Une ambiance conviviale et pimpante y règne. Les employés et bénévoles s’activent jovialement pour préparer la 21e édition du festival de théâtre amateur Mimouna. Le 27 et 28 novembre, 130 enfants et adolescents monteront sur scène pour jouer les pièces qu’ils ont écrites. L’entrée est libre et gratuite.

Cette année, le thème du festival est la famille. Répartis en 17 groupes, les jeunes ont travaillé sur ce sujet en fonction de leur histoire familiale et de leur propre parcours. Ils ont eu des ateliers d’écriture dramatique qui les ont menés à des résultats très différents. Certaines pièces sont humoristiques. D’autres arborent un ton plus sérieux avec des sujets parfois durs, comme le deuil.

Ces jeunes viennent de Bruxelles et de Wallonie, par le biais de différentes associations ou maison de jeunes. Quelques adolescents sont issus de l’IPPJ, un centre de correction et de protection de la jeunesse. D’autres sont des migrants récemment arrivés en Belgique. « Ces enfants-là sont pour la plupart des primo-arrivants, donc la famille est un sujet qui les touche particulièrement » révèle Emil Van Dessel, assistant de projet et d’animation socioculturelle pour le festival.

LE THÉÂTRE POUR TOUS ET TOUTES

Les Nouveaux disparus est une compagnie de théâtre itinérante se déplaçant dans les endroits où il n’y a pas ou peu de culture. Son objectif principal est la démocratisation culturelle. Elle organise des événements pour permettre à toutes et tous de regarder ou jouer du théâtre. Avec le festival Mimouna, elle souhaite faire participer des jeunes précarisés.

Une tente sera dédiée au « souk associatif » pour laisser des associations organiser des jeux, des stands culinaires, et présenter leur travail. « Faire participer des associations de quartier développe encore plus la démocratie culturelle qu’on cherche à mettre en place » souligne l’animateur.

Parmi ces associations figure le Gaffi, installé dans un quartier très défavorisé, à Brabant-Nord. Les enfants qui y habitent n’ont pas les moyens de faire des sorties culturelles ni de faire des activités extra-scolaires. L’objectif de cette ASBL est d’ouvrir leurs horizons. « On organise de l’aide aux devoirs et des ateliers créatifs » expose Violeta Laci, coordinatrice du secteur enfant.  « On a à cœur de les aider à apprendre autrement. La culture est importante pour l’épanouissement des enfants ».

Un concours est organisé à l’issue du festival. Le premier prix de la catégorie adolescent est la participation à un festival de théâtre francophone à Naples où le groupe lauréat jouera sa pièce. Le premier prix enfant est un week-end d’échange culturel à Roubaix. Les deuxièmes prix sont des places pour voir des pièces de théâtre et aller en coulisse. Emil Van Dessel estime que ces prix pousseront les enfants les plus talentueux à continuer le théâtre : « Ils verront comment créer et gérer une pièce professionnelle ». Certains se sont découvert une réelle vocation : « Il y a des enfants qui crèvent l’écran, qui sont forts en improvisation ».

ÉPANOUISSEMENT DES ENFANTS

Les jeunes s’impliquent énormément dans le projet Mimouna. Cette activité développe leur créativité, leur confiance en eux, leur expression et leur maturité. « On sous-estime parfois les enfants, alors que certains groupes sont super investis. Le théâtre est très porteur pour eux » relève M. Van Dessel. Il poursuit, le sourire aux lèvres : « C’est marrant, vu qu’ils font leur propre changement de décor entre deux scènes, je vois dix gosses de 6 ans qui courent partout et chacun sait exactement qu’il doit prendre telle chaise pour la mettre là. C’est très sérieux pour eux ».

Les enfants ont compris que le théâtre n’était pas uniquement lire un texte, mais aussi transmettre un message et une émotion. Cette activité influe même sur leur travail scolaire s’exclame Violeta Laci : « Avant hier, ils se sont mis volontairement, pendant leur temps libre, à faire leurs devoirs pour pouvoir ensuite travailler la pièce. J’avais jamais vu ça ! ».

L’art de Molière a encore de beaux jours devant lui.

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