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Politique Agricole Commune

LES ÉCOLOGISTES DISENT NON

19 novembre 2022

CE VENDREDI À 11H AURA LIEU LA MANIFESTATION « CHANGE THE CAP Â» À BRUXELLES. L’ÉVÉNEMENT EST ORGANISÉ PAR 50 ASSOCIATIONS EUROPÉENNES ET INTERNATIONALES. LEUR BUT : UNE POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE PLUS RESPECTUEUSE DES AGRICULTEURS ET DE L’ENVIRONNEMENT.

Entre 100 et 200 personnes sont attendues en fin de matinée devant le Parlement européen à Bruxelles aujourd’hui. Face à la réforme de la PAC, la Politique Agricole Commune, les militants des organisations de défense de la nature et des droits humains ripostent.

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Mais en quoi consiste la PAC ? Il s’agit d’une politique européenne créée en 1962 afin de contrôler les prix, le subventionnement et le développement de l’agriculture au sein de l’UE. Elle a depuis beaucoup évolué et sa dernière réforme doit être validée par le Parlement européen mardi prochain. Son budget est vaste : 400 milliards d’euros. Pourtant, les militants dénoncent son manque d’ambition compte-tenu de l’urgence climatique et le manque de soutien aux petits agriculteurs.

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La manifestation est organisée par 50 associations européennes et internationales. L’impact de la PAC ne s’arrête pas aux frontières de l’Europe. « Cette réforme maintient des objectifs de compétitivité internationale, ce qui provoque une concurrence déloyale envers les agriculteurs des pays du Sud. Â» témoigne Sabrina Serra, communicante pour SOS Faim.

Les critiques envers la PAC lui reprochent surtout son anachronisme : elle ne prend pas en compte les enjeux actuels. Elle manque de cohérence autour du soutien aux jeunes, freinant ainsi le renouvellement des générations d’agriculteurs. Emmanuel Foulon, porte-parole du PS belge au Parlement européen, réplique : « La PAC ne favorise pas les petites exploitations. Si vous souhaitez vous lancez en agriculture, vous faites face à de grandes contraintes Â». Cela se matérialise par le maintien de l’aide à l’hectare qui privilégie la concentration des terres et l’industrialisation des exploitations. Ces méthodes dégradent également la nature.

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L’impact de la PAC s’observe directement dans notre pays. « En Belgique, ce sont chaque semaine 32 fermes qui sont contraintes à fermer. Les agriculteurs sont endettés et pris dans une spirale infernale que les aides européennes ne tente pas d’empêcher Â» déplore Sabrina Serra pour SOS Faim.

UNE ACTION SYMBOLIQUE

Les organisateurs ne comptent pas pour autant se morfondre. Emel Cimenci, membre de Rise For Climate, s’exclame avec enthousiasme : « Notre action se veut positive et constructive, avec une symbolique assez forte Â». Cette symbolique passera notamment par le code vestimentaire. Les participants seront tous habillés en noir pour représenter la PAC qu’ils rejettent. Lors d’une performance orchestrée, ils enlèveront ces vêtements sombres pour dévoiler les habits colorés qu’ils porteront dessous. Cette mise en scène évoquera la naissance d’une PAC juste et durable. Constructions en papier mâché, déguisement d’abeille et musique seront également au rendez-vous.

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Emmanuel Foulon témoigne de la compréhension du PS belge envers la manifestation. Il est contre la réforme de la PAC, mais souligne que les mesures ne sont pas toutes à jeter. « La réforme se compose de 3 parties : un plan horizontal, un plan stratégique, et une organisation commune des marchés. C’est seulement le plan stratégique qui est vraiment néfaste pour l’agriculture et l’environnement. La troisième partie est une avancée pour l’agriculture : elle prend en compte la dérégulation et permet d’obtenir plus d’argent pour l’agriculteur Â» explique le porte-parole.

ENTRE OPTIMISME ET RÉALISME

L’avancée de cette réforme est donc la prise en compte de la dérégulation du marché. Cela permet de conserver une stabilité des revenus aux agriculteurs en temps de crise ou de creux dans les productions.

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Cette réforme risque d’être soutenue par le Parlement européen, à majorité à droite et libéral. Le porte parole du PS belge n’en reste pas moins optimiste quant à la manifestation de demain : « Je suis convaincu que ceux qui descendent dans rue ont un certain pouvoir décisionnel Â». Même si la probabilité d’un vote favorable est déjà annoncée, la décision peut encore changer.

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Les organisateurs croient au soutien et à la mobilisation de la population. « C’est important de se réapproprier la politique. Les citoyens veulent mettre l’alimentation sur la table et ne comptent pas baisser les bras ! Â» clame la militante Emel Cimenci.

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